Saubusse : mémoires d’un fleuve

Notre village a traversé les siècles, et en a conservé un patrimoine historique diversifié et authentique, que vous pourrez découvrir au gré de vos promenades.

Histoire

Saubusse est un petit village dont l’existence est attestée depuis l’antiquité romaine. Sa situation en faisait un port de commerce prospère, en amont de Bayonne. Sa population était d’ailleurs essentiellement composée de mariniers. Son histoire s’est construite autour de l’Adour, que ce soit par son activité (commerce, élevage dans les plaines alluviales des barthes) ou pour ses infrastructures, avec ses places fortifiées, ou son pont.

Eugénie Desjobert :
la bienfaitrice de la commune

Vers 1840 Eugénie Desjobert se retira à Saubusse avec son régisseur et ses gens de maison de la propriété Betbeder. Elle mène une vie simple, et est une providence pour les habitants de Saubusse, toujours attentive à soulager la misère et le malheur, et à répandre ses bienfaits. Grande ambassadrice des relations entre les hommes, elle fera don de 400 000 Francs-or (somme considérable pour l’époque) pour édifier ce magnifique ouvrage à 7 arches qui unira pour les siècles à venir les rives gauche et droite de l’Adour, Pour le bien des habitants, elle fait creuser le puit communal sur la place du village, construire le lavoir.

La légende prétend que c’est au cours d’une visite de chantier, en janvier 1880, qu’elle contracta froid et mourut le 23 février à 80 ans. Ses initiales E.D au dessus de chacune des piles du pont entourées d’une couronne de lauriers rappellent à tous la générosité d’une femme d’exception.

Venez trouver le calme, la sérénité apportés par un cadre naturel préservé, au cœur d’un bourg accueillant et convivial.

À visiter

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L’église Saint-Jean (XIIIe siècle)

Admirons sa magnifique église classée du XIIIe siècle, dédiée à Saint-Jean-Baptiste. Porche remarquable, au dessus de la porte d’entrée une date1240, époque de construction, transition avec la dernière période Romane et la première période Gothique. La pièce la plus remarquable est un Saint-Michel terrassant le démon en pierre (avec traces de polychromie) d’une qualité exceptionnelle, attribué au XVe siècle. L’œuvre a été classée en 1957. L’église inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1966, fut restaurée de 1973 à 1977, réception définitive en 1979.

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La maison Betbeder (XVIIIe siècle)

Au début du XVIIe siècle, le Seigneur de Bellepeyre vint habiter chez son épouse dans le petit château qui défendait l’ancien port de Saubusse. Leur fille Françoise, épouse d’Etienne Ducros, vendit en 1783 à Jean de l’Hospital toutes ses propriétés de Saubusse à l’exception des droits de pêcherie de l’Adour. Jean de L’Hospital était né à Saubusse en 1720, considérant que la maison qu’il venait d’acheter n’était qu’une masure, il fit bâtir une nouvelle demeure au même emplacement. Il céda ses propriétés de Saubusse à son neveu Nicolas Lartigue. les Lartigues sont les ancêtres de Pierre Benoît. La maison fut acheté en 1825 par Guillaume Tel Delachaux. A son décès en 1831, il la laissa à sa seule héritière, sa sœur veuve Eugénie Desjobert. Elle laissa en héritage cette demeure à son filleul Eugène Fialon. Si la maison fut peu modifiée en 210 ans, le parc a été presque entièrement planté par Eugénie Desjobert.

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La maison Bellepeyre

Cette belle maison si pleine de charme, ancien château des Ducros de Bellepeyre conserve en façade une tour ronde engagée du XIIIe siècle. Construite sous le règne de Saint Louis, elle est contemporaine de l’église toute proche et possède un même escalier en colimaçon taillé dans la pierre identique à celui de l’église. À l’origine, il semble qu’elle ait servi de tour de garde. Dans les registres paroissiaux, on retrouve les Seigneurs de Bellepeyre en 1300.

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Le lavoir

Au XIXème siècle, chaque quartier disposait d’un petit lavoir à proximité d’une source. Il est vraisemblable que pendant longtemps les habitants ont dû laver leur linge sur les berges de l’Adour dont l’eau était parfaitement limpide.

Aux alentours de 1850, Madame Eugénie Desjobert a fait aménager une pompe sur la place du village pour la desserte en eau potable et le lavoir. A la suite de la fontaine aménagée antérieurement au lavoir, se trouve un bassin de décantation ce qui permettait de vider ce dernier après lavage et de le re-remplir pour le rinçage. Dans l’intervalle le linge s’égouttait sur des barres disposées entre les cuviers. L’installation de cuviers au milieu du bassin, permet en effet, aux laveuses de travailler les pieds au sec tout en se courbant au minimum. A notre connaissance la conception de ce lavoir, n’a été imitée nulle part ailleurs. Jusqu’à la dernière guerre, cette installation était complétée par une chaufferie. 

Les barthes

On désigne par ce nom les plaines alluviales du bord de l’Adour. Elles ont la particularité d’être régulièrement inondées par le fleuve en période de crue, qui le recouvre ainsi de limons fertilisants. Elles sont riches d’une flore spécifique, d’une faune variée et d’un mode d’exploitation ancestral, avec lequel agriculteurs et éleveurs ont appris à exploiter les caprices du fleuve pour retenir ou laisser s’écouler l’eau, et en profiter pour entretenir les pâtures des bovins et équins.

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L’Adour

L’Adour des anciens fit la prospérité de Saubusse au XVIIIe siècle, un port très actif grâce à sa population composée de deux tiers de mariniers. L’activité était très intense sur les quais du port, il était très souvent encombré de pierres, bois, bétail, bois de construction de chêne et de pins.
L’Adour actuel offre un autre visage avec son tourisme fluvial, ses pêcheurs amateurs et quelques rares pêcheurs professionnels. Durant l’hiver s’effectue une pêche de nuit très règlementée : la pêche à la pibale ou civelle. Les pibales sont les alevins des anguilles qui naissent dans la mer chaude des Sargasses (Atlantique nord) sous formes de larves de 5mm. Durant 3 ans elle se laissent dériver dans les eaux douces du Gulf-Stream pour atteindre les eaux saumâtres de l’Adour. Elles mesurent alors 65mm. Les pêcheurs à bord de leur « couralin » attirent les pibales grâce à une lanterne ou « lampareau » puis les capturent au moyen d’un tamis ou « cedas ». Les pibales très prisées des Espagnols et des Japonais, sont maintenues en vie pour la vente dans un vivier situé au cœur du village. Au printemps, l’alose, gros poisson maritime, remonte le fleuve pour frayer. Les grand cuisiniers landais rivalisent pour mettre en valeur la finesse de sa chair.

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Château de Bezincam

Portes à flots

Des portes sous un pont ? Mais pourquoi ? Au XIX ème siècle un important système de canaux (esteys) a été mis en place dans les barthes de l’Adour ; le but étant d’assécher ces terres naturellement humides, d’écouler les eaux de pluies et de participer à la vidange des crues du fleuve. Afin de protéger les canaux d’une eau montante ce système de pont à portes à flots en acier montées sur des gonds verticaux peut supporter une grande pression. A la marée haute les portes se referment par simple pression des eaux de l’Adour ; pendant 6 h environ elles resteront fermées empêchant le fleuve de remonter dans les terres. Pendant ce temps l’eau de ruissèlement s’accumule derrière les portes en attendant l’ouverture de celles-ci à marée basse lorsque le niveau d’eau de l’Adour sera plus bas que celui des esteys. Des crochets sur les côtés permettent de bloquer les portes fermées ou ouvertes et maîtriser ainsi suivant les besoins le remplissage et la vidange des barthes.

La pierre longue

La « Peyrelongue » bloc de marbre veiné de rouge serait une pierre votive ou un bloc du culte druidiqe qui a, de tout temps, fait partie du paysage et aujourd’hui encore, d’étranges légendes se racontent à son sujet. Les habitants du pays, superstitieux, lui attribuaient jadis le pouvoir de faire cesser la sècheresse ou d’attire le beau temps ; on la couchait à terre pour obtenir une pluie bienfaisante. Un texte du XIème siècle confirme que ce type de pierres levées étaient majoritairement des pierres-limites. Selon une théorie de 1890 il s’agirait d’une limite de territoires ayant appartenus aux différents peuples.